Intubation trachéale

L'intubation trachéale est un geste d'anesthésie ou de réanimation, souvent utilisé en médecine d'urgence, qui consiste à placer dans la trachée à travers l'orifice glottique une sonde dont l'extrémité supérieure émerge par la bouche ou les narines.



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Médecine d'urgence - Anesthésie-Réanimation

Intubation d'un mannequin par laryngoscopie simple.

L'intubation trachéale (IT) est un geste d'anesthésie ou de réanimation, souvent utilisé en médecine d'urgence, qui consiste à placer dans la trachée à travers l'orifice glottique une sonde dont l'extrémité supérieure émerge par la bouche (intubation oro-trachéale) ou les narines (intubation naso-trachéale).

Elle assure la liberté et l'étanchéité des voies aériennes et permet la ventilation mécanique.

L'intubation est un geste technique effectué selon un protocole bien défini. Elle est réalisée aisément la majorité du temps, mais l'éventualité d'une intubation complexe doit toujours être recherchée en utilisant certains critères prédictifs. En cas d'intubation impossible avec la technique de référence par laryngoscopie, des techniques alternatives existent.

En France, l'intubation trachéale est un acte règlementé et exclusivement effectué par un médecin (urgentiste ou anesthésiste réanimateur) ou un infirmier anesthésiste diplômé d'état.

Un des facteurs déterminants de l'intubation trachéale est la nature de la sédation utilisée. Ainsi de nombreux médicaments réservés jusque là à l'anesthésie-réanimation, comme les analgésiques centraux, les anesthésiques intraveineux et les curares, doivent être maîtrisés.

Histoire

Au contraire de la trachéotomie qui est l'une des plus anciennes interventions chirurgicales et qui possèderait une longue histoire remontant à plusieurs millénaires[1], [2], [3], [4], l'intubation trachéale existe depuis bien moins longtemps[5].

Hippocrate (-460 à –377) aurait proposé, en cas de suffocation, d'insérer un petit tuyau dans la gorge du patient pour y insuffler de l'air. Pour certains ce serait la description d'une trachéotomie[6], pour d'autres, plutôt celle d'une intubation[7].

On prête au médecin Arabe Avicenne (980 à 1037) les premières intubations trachéales[8], [9] en cas de suffocation, avec canules d'or ou d'argent (Livre III du Canon) [6].

Vers 1543-1555, André Vésale (1514-1564), alors professeur à Padoue, décrit dans son «Humani Corpores Sanita» la ventilation artificielle en pression positive à thorax ouvert sur un animal avec un roseau introduit dans la trachée [6], [10], [11].

Vers 1878-1880 William MacEwen décrit une anesthésie lors d'une intubation trachéale préventive, avant l'ablation d'une tumeur de la base de langue [11], [8], [12].

A l'origine, les premières intubations trachéales ont été réalisées lors des épisodes asphyxiques de la diphtérie. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, l'unique chance de salut était de réaliser une trachéotomie, alors grevée d'une lourde mortalité. Le pédiatre américain Joseph O'Dwyer (1841-1898) a découvert la méthode d'intubation qui porte son nom et qui a été publiée dans le N. Y. Medical Journal sous le titre "Intubation of the Larynx". [13]

Franz Kuhn (1866-1929), un chirurgien allemand, est le premier à utiliser régulièrement l'intubation trachéale lors des anesthésies vers 1900, mais cette pratique ne sera appliquée en routine hospitalière que énormément plus tard, vers 1945[8].

Indications et contre-indications

Indications

Les indications de l'intubation trachéale sont :

Le maintien de la liberté et de la perméabilité des voies aériennes

Les voies aériennes supérieures forment le point d'entrée vers les bronches du flux d'air à destination ou en provenance des poumons. Leur liberté est indispensable à la survie car les réserves d'oxygène de l'organisme (approximativement, l'air contenu dans les poumons) ne permettent que quelques minutes d'autonomie avant le décès.

Les voies aériennes supérieures comportent le nez et les fosses nasales, la bouche, le pharynx, le larynx et la trachée.

L'obstruction des voies aériennes supérieures peut être due :

Dans ce cas, l'intubation trachéale court-circuite les obstacles et permet une reprise de la respiration.

La protection des voies aériennes

Même si leur liberté peut être assurée par d'autres méthodes, le risque de passage du contenu gastrique ou d'autres liquides (sang et sécrétions) dans la trachée peut subsister lors des comas ou de certaines interventions chirurgicales. Ces inhalations induisent des pneumopathies particuliérement graves et sont connues sous le nom de syndrome de Mendelson.

L'intubation trachéale permet alors d'isoler de façon étanche les voies aériennes supérieures de l'arbre bronchique, grâce au ballonnet de la sonde.

Différents types de ballonnets existent désormais. Les matériaux et les forment peuvent contribuer à perfectionner cette étanchéité. La majorité des ballonnets sont en PVC et sont grand volume / basse pression. Fréquemment en forme de barrique, ces ballonnets, parce que plus large que le diamètre de la trachée, laissent passer des sécrétions (ou fluides) accumulées au-dessus du ballonnet par le biais de canaux constitués par les plis du ballonnet. Il y a peu de temps des ballonnets en polyuréthane ont fait leur apparition. Ceux-ci perfectionnent énormément l'étanchéité à cause de leur finesse. La forme semble aussi influer sur l'étanchéité. Des ballonnets conniques permettent de diminuer les fuites en créant une zone où le diamètre du ballonnet est srtictement égal à celui de la trachée.

Enfin, le drainages sous-glottique via le canal d'aspiration Evac permet d'éliminer les sécrétions suceptibles de passer dans l'arbre bronchique.

La suppléance d'une mécanique respiratoire insuffisante

L'insuffisance de la respiration peut être d'ordre mécanique, par mauvais fonctionnement du «soufflet» composé de la cage thoracique, du diaphragme et des muscles respiratoires. Les causes peuvent être :

Dans ce cas, l'intubation trachéale permet d'assister la respiration au moyen d'un insufflateur manuel ou d'un respirateur.

La suppléance d'une fonction pulmonaire insuffisante

Lors de certaines maladies respiratoires (syndrome de détresse respiratoire aiguë, œdème aigu du poumon, noyade) la capacité du poumon à échanger l'oxygène et le dioxyde de carbone se révèle insuffisante. Il est alors indispensable d'augmenter les volumes ou les pressions des gaz respirés ou d'en modifier la composition (augmentation de la fraction inspirée d'oxygène, adjonction de monoxyde d'azote).

L'intubation trachéale permet ainsi la ventilation assistée.

L'anesthésie générale

L'intubation trachéale est particulièrement souvent réalisée lors d'une anesthésie générale, car comme on vient de le voir plus haut, cet acte expose à la fois à l'obstruction des voies aériennes, à l'inhalation de divers liquides, à la défaillance mécanique de la respiration par commande centrale (opiacés) et musculaire (morphiniques, incision chirurgicale). Enfin il est fréquemment indispensable de modifier le mélange gazeux en y introduisant de l'oxygène, du protoxyde d'azote ou des gaz anesthésiques halogénés.

Contre-indications

Matériel

Laryngoscope, 2 lames de Mac Intosh métalliques, une lame à usage unique, canule de Guedel, pince de Magill, ruban adhésif, seringue, mandrin d'intubation.

Maintenance et hygiène du matériel

Le matériel réutilisable (surtout laryngoscope et lames) doit être vérifié avant chaque utilisation selon une procédure standardisée.

Le matériel doit être désinfecté conformément aux textes réglementaires (circulaires DGS/DH n°645 du 29 décembre 2000 et n°DGS/5C/DHOS/E2/2001/138 du 14 mars 2001) et doit inclure une traçabilité de la procédure elle-même mais aussi le suivi des systèmes ainsi traités (décret du 5 décembre 2001). À cause des contraintes techniques, surtout pour la prévention des infections à prion, on tend à utiliser de plus en plus des lames de laryngoscope à usage unique.

Chaque utilisateur est responsable du respect de ces pratiques.

Opérateur

Il doit être constitué à la technique, il peut s'agir d'un médecin, d'un inhalothérapeute, d'un infirmier (en France, il doit être infirmier anesthésiste diplômé d'état) ou d'un paramedic. Il doit respecter les règles d'hygiène (lavage des mains, utilisation de matériel décontaminé) et être protégé contre les risques de contamination provenant du patient (port de gants, de lunettes et de masque protecteur). Il est positionné derrière la tête du patient, il peut être debout (aux urgences et au bloc opératoire), assis ou allongé (en préhospitalier).

Apprentissage de l'intubation

L'intubation trachéale - temps principaux

Détection de l'intubation complexe

En France on parle d'intubation complexe si elle nécessite plus de 2 laryngoscopies et/ou la mise en place d'une technique alternative après optimisation de la position avec ou sans manipulations laryngées. Il n'y a pas de consensus mondial sur la définition.

L'objectif de toute procédure d'intubation est que la réussite couronne la première tentative. L'ensemble des temps de préparation doivent y concourir.

La détection d'une éventuelle difficulté d'intubation fait partie de toute consultation pré anesthésique. Elle fait appel à différents critères :


Malgré ces critères, 15 à 30 % des intubations complexes ne sont pas dépistées. [15]

Dans le cadre de l'urgence et de la réanimation préhospitalière, la détection de l'intubation complexe est rendue toujours plus délicate.

En plus de la recherche d'une intubation complexe il est désormais recommandé de rechercher des critères de ventilation au masque difficle. C'est une notion plus récente. On considère qu'une ventilation au masque est complexe :

Les critères prédictifs d'une ventilation au masque complexe sont sont :

  • absence de dents
  • limitation de la protusion mandibulaire
  • > 55 ans
  • indice de masse corporelle > 26kg/m2
  • ronflement
  • barbe

Préparation

La vérification du matériel, la mise en condition du patient avec installation d'un monitorage de l'électrocardiogramme, de la pression artérielle, de la saturation en oxygène et quelquefois du CO2 expiré et la pose d'un accès veineux fiables forment le premier temps.

L'oxygénation préalable à l'anesthésie générale, ou préoxygénation, sert à diminuer le risque d'hypoxémie pendant l'induction et la sécurisation des voies aériennes en augmentant les réserves de l'organisme en oxygène. Ainsi en oxygène pur, le remplacement de l'azote alvéolaire par l'oxygène (dénitrogénation) et l'augmentation des réserves tissulaires en oxygène permettent de doubler le temps d'apnée jusqu'à 6 minutes.

La méthode de référence est la ventilation spontanée pendant trois minutes en oxygène pur (FIO2 = 1). Le matériel, surtout le masque facial, doit être étanche. La coopération du patient est essentielle et est facilitée par une bonne information préalable.

La sédation - anesthésie

En 2008, il est courant de réaliser l'intubation sous anesthésie générale. L'anesthésie doit être profonde ce qui favorise la procédure et diminue ses complications. Dans le contexte de l'urgence et ou du patient non à jeun dit "estomac plein" elle est même particulièrement codifiée. Il s'agit alors d'une induction à séquence rapide (ISR).

En cas de difficulté prévisible on peut pratiquer une intubation guidée par fibroscopie (le plus fréquemment nasotrachéale) chez un patient vigile qui garde sa ventilation et ses réflexes de protection des voies aériennes. Dans ce cas on réalise seulement au préalable une bonne anesthésie locale des fosses nasales et de la glotte sans réaliser d'induction elle-même.

L'intubation à l'aveugle (nasotrachéale) longtemps pratiquée n'a actuellement plus lieu d'être.

Dans le contexte du patient estomac plein on propose par conséquent une induction à séquence rapide (ISR) qui associe l'adminsitration successive d'un hypnotique peu dépresseur hémodynamique type HYPNOMIDATE® Etomidate ou KETALAR® Ketamine et d'un curare réversible d'action rapide type CELOCURINE® Suxamethonium. On associe la manœuvre de Sellick (pression cervicale moyenne qui vise à faire obturer le haut œsophage par les anneaux trachéaux) toujours lors d'une induction chez un estomac plein.

Techniques

L'intubation trachéale peut être effectuée avec différents matériels, différentes drogues et différentes techniques. Le contexte dans lequel à lieu l'intubation joue un rôle aussi dans la technique à utiliser.

Dans l'urgence, les techniques les plus souvent utilisées sont :

Intubation par laryngoscopie

Technique de la laryngoscopie simple, intubation oropharyngée.

Il s'agit de la technique d'intubation la plus commune. Une laryngoscopie est pratiquée pour visualiser la glotte et le tube est passé à travers les cordes vocales avec visualisation directe. Il est plus commun de passer le tube par la bouche mais il peut aussi être passé par le nez occasionnellementde trauma facial, de chirurgies ORL ou chez les enfants.

Variantes

Intubation à l'aveugle

Elle consiste à introduire la sonde trachéale par une narine ainsi qu'à la diriger en se basant sur l'écoute du souffle d'air lors de la respiration spontanée. Son avantage est de ne pas nécessiter de laryngoscopie, surtout en cas d'impossibilité d'ouvrir la bouche et de respecter la respiration spontanée. Elle peut être effectuée sous simple anesthésie locale de la narine et du pharynx. Ses limites sont l'obligation d'une respiration spontanée suffisante, la relative lenteur de la procédure et le risque de déclencher des saignements potentiellement délétères. Elle doit être abandonnée.

Intubation sous fibroscopie

Il s'agit de la meilleure technique lors d'intubation trachéale prévue complexe. Elle consiste, après avoir introduit un fibroscope souple dans la sonde, à la guider au travers de l'orifice glottique sous contrôle direct de la vue, le plus fréquemment en passant par une narine. Cette technique nécessite une bonne formation, un matériel onéreux et fragile et n'est efficace que chez un patient présentant une respiration spontanée. La présence de saignement ou de sécrétions rend sa réalisation bien plus délicate.

Intubation rétrograde

C'est une technique désuette de secours en cas d'intubation complexe. Elle consistait à réaliser une ponction de la trachée au travers de la peau, a enfiler dans la trachée un guide plastique ou métallique qui ressortira par la glotte puis par la bouche, ainsi qu'à se servir de ce guide pour mettre en place la sonde d'intubation. Elle est beaucoup détronée par les système type bougie d'Eschmann ou le Fastrach.

Autres techniques d'intubation complexe

Article détaillé : intubation complexe.
Mandrin lumineux

Appelé aussi technique par transluminescence, c'est un mandrin rigide pliable au bout duquel se trouve une source lumineuse. Le mandrin est glissé dans le tube comme un mandrin respectant les traditions. Ils sont ensuite passés par la bouche sans laryngoscopie. La lumière filtrant à travers les tissus sert à vérifier la bonne position du tube.

Bougie ou mandrin d'Eschmann

Il s'agit d'une longue tige de plastique assez rigide dont le bout (environ 2 cm) forme un léger angle. La tige est insérée lors d'une laryngoscopie. Le bout de la tige est pointé vers le haut. La friction du bout de la tige sur les anneaux trachéaux sert à savoir que celle-ci est en bonne position sans visualiser la glotte. La sonde d'intubation est alors enfilée sur le mandrin et glissée jusque dans la trachée, la laryngoscopie étant maintenue pour soulever l'épiglotte. Le mandrin est ensuite retiré et la sonde raccordée au circuit respiratoire.

Mandrin béquillé Eschmann (Orange) et Echangeur de Cook (Jaune)
Échangeur de tube de Cook

Il s'agit d'une longue tige conçue pour être passée dans la sonde endotrachéale avant le retrait de celle-ci. En cas d'échec de l'extubation (absence de perméabilité des voies respiratoires ou insuffisance respiratoire) une autre sonde endotrachéale pourra être insérée aisément en la glissant le long de l'échangeur. Certains modèles d'échangeur sont aussi pourvus d'un conduit interne donnant la possibilité la ventilation au réanimateur manuel ou avec un système de ventilation "JET"

Fastrach®

Il s'agit d'un masque laryngé (voir plus haut) donnant la possibilité la ventilation puis l'introduction par son intermédiaire d'une sonde d'intubation trachéale. C'est le système de référence à utiliser en cas d'intubation complexe imprévue.


Gonflement du ballonnet

À l'extrémité introduite dans la trachée, la sonde d'intubation comporte un ballonnet qui permet, une fois gonflé à l'air, d'assurer la bonne protection des voies aériennes. La pression de gonflage parfaite est de 20 mmHg (pression en millimètre de mercure soit 27 cmH2O, correspondance de pression en centimètres d'eau), elle assure une bonne étanchéité des voies aériennes tout en étant un peu en dessous de la pression de perfusion sanguine de la muqueuse trachéale. Celle ci risque d'être lésée quand la pression exercée par le ballonnet dépasse 30 cmH2O en empêchant localement une vascularisation correcte. Il est recommandé de surveiller régulièrement la pression du ballonnet avec un manomètre : le protoxyde d'azote, particulièrement souvent utilisé lors d'anesthésies, diffuse dans le ballonnet et augmentant ainsi sa pression interne. Occasionnellemen, surtout en caisson hyperbare ou lors de transport aérien sanitaire, le ballonnet est gonflé à l'eau.

Vérification du succès

Il est indispensable de prendre dès l'insertion du tube des mesures pour vérifier que le tube est bien situé dans la trachée.
Raccorder à un ballon réanimateur ou au circuit d'anesthésie et en ventilant, vérifier les points suivants :

Fixation

L'intubation réussie est immédiatement suivie de l'auscultation des champs pulmonaires puis de la fixation de la sonde endotrachéale. Le choix du type de fixation dépend des habitudes du centre hospitalier, du contexte et de la durée prévue de l'intubation. Différents systèmes peuvent être utilisés :

Quel que soit le dispositif utilisé, une idéale fixation du tube trachéal est indispensable à cause de la gravité des accidents liés au déplacement ou à la perte de la sonde d'intubation. En cas d'intubation par la bouche une canule rigide type canule de Guedel est mise en place pour prévenir le risque de morsure et d'obturation de la sonde.

Complications de l'intubation trachéale

Complications mécaniques

Complications générales

Complications tardives

Techniques alternatives pour l'accès aux voies aériennes

Ballon d'anesthésie avec filtre antibactérien et masque facial. Remarquer sur le filtre le tube pour mesure du CO2 expiré.

Masque facial

La ventilation au masque facial est le plus fréquemment envisageable et permet d'assurer une survie en attendant l'utilisation d'une technique appropriée ou l'aide d'un expert.

Le COPA

Ou Cuffed OroPharyngeal Airway est une canule oropharyngée à ballonnet qui assure l'étanchéité de l'oro- et du nasopharynx et la liberté des voies aériennes.

Le masque laryngé

Il consiste à introduire dans la bouche un tube pourvu d'un ballonnet volumineux, épousant une fois gonflé la forme du larynx. Cette technique permet le plus fréquemment de pratiquer une ventilation contrôlée mais ne prévient pas le risque d'inhalation du contenu gastrique. Son emploi nécessite une anesthésie générale profonde et un maintien des cordes vocales ouvertes.

Le combitube

C'est un système alternatif en cas d'intubation complexe imprévue. Le combitube se compose d'une sonde à deux canaux, pourvue de deux ballonnets, introduits à l'aveugle dans la bouche. Il est posé sans laryngoscopie. Si la partie distale est dans l'œsophage, il est envisageable de ventiler les poumons par l'autre canal, dans le cas opposé, on ventile par le canal distal, comme pour une sonde classique.

Trachéotomie de sauvetage

Par un opérateur entraîné, elle ne prend que quelques secondes. Un médecin aurait ainsi pratiqué une trachéotomie sur un enfant lors d'un vol aérien avec un couteau suisse. [17] Des kits de minitrachéotomie plus exactement des kits de cricothyroïdotomies permettent aujourd'hui ce geste dans des conditions bien moins acrobatiques.

Kit de Cricothyroïdotomie.


Particularités

L'intubation trachéale au bloc opératoire

C'est au bloc opératoire que le plus grand nombre d'intubations trachéales est réalisé. Les conditions techniques y sont parfaites avec une équipe entraînée. Les différents systèmes en cas d'intubation complexe y sont réunis sur un chariot immédiatement disponible. Le geste est réalisé le plus fréquemment «à froid», chez un patient bien préparé et sous anesthésie générale profonde. Malgré cela, des intubations complexes peuvent survenir et de rares accidents sévères surviennent toujours.

L'intubation trachéale aux urgences et en pré hospitalier

Le caractère de l'urgence, la présence de lésions traumatiques, l'agitation du patient, la réplétion de l'estomac, sont tout autant de facteurs compliquant le geste. Le recours à des techniques préservant tout autant que faire se peut la ventilation spontanée doit être envisagé.

En pré hospitalier, des positions «acrobatiques» rendues nécessaires par les circonstances (lieux exigus, désincarcération) peuvent compliquer toujours plus le problème.

L'intubation avec induction à séquence rapide (ISR)

Article détaillé : Intubation en séquence rapide.

Cette technique permet, par l'administration de médicaments associant un hypnotique type thiopental et un curare type succinylcholine, tous deux d'action rapide d'obtenir des conditions d'intubation de bonne qualité dans un délai bref, de l'ordre de la minute et un retour à une respiration spontanée en quelques minutes. Elle est utilisée en cas d'anesthésie en urgence chez un patient à l'estomac plein et sert à limiter le risque du passage du contenu gastrique dans les bronches, provoquant une obstruction bronchique par noyade, associée à des lésions caustiques dues à l'acidité du contenu de l'estomac (syndrome de Mendelson). Il est recommandé de faire la manœuvre de sellick dans une induction à séquence rapide.

Galerie

Références

  1. Trachetomy and tracheal intubation in military history. Journal of the royal society of medicine. Vol 93, July 2000.
  2. The history of tracheotomy. Anæsthesist. 1986 May;35 (5)  :279-83. Brandt L, Gœrig M.
  3. A Brief History of the Tracheotomy. The John Q. Adams Center for the History of Otolaryngology.
  4. Historical Review Of Tracheostomy. The Internet Journal of Otorhinolaryngology TM ISSN : 1528-8420.
  5. The history of endotracheal anesthesia, with special regard to the development of the endotracheal tube. Anæsthesist. 1986 Sep;35 (9)  :523-30.
  6. Histoire de la liberté des voies aériennes.
  7. The practice of tracheotomy as airway protection from antiquity to the renaissance.
  8. History of intubation. Laryngol Rhinol Otol (Stuttg). 1986 Sep;65 (9)  :506-10.
  9. http ://imedclin. com/iran_&_islam. htm
  10. Quelques points importants sur l'histoire de la ventilation artificielle.
  11. Tracheostomy and endotracheal intubation : a short history
  12. 100 years of intubation anesthesia. William Macewen, a pioneer of endotracheal intubation. Anæsthesist. 1983 May;32 (5)  :200-4.
  13. Joseph O'Dwyer--a pioneer in endotracheal intubation and pressure respiration. Anasth Intensivther Notfallmed. 1988 Oct;23 (5)  :244-51.
  14. Intubation complexe, Conférence d'experts, SFAR, Texte court, 2006.
  15. Expertise collective sur l'intubation complexe, Annales Française d'Anesthésie-Réanimation, 1996; 15 : 207-214.
  16. Timmermann A, Russo SG, Eich C, et als. The out-of-hospital esophageal and endobronchial intubations performed by emergency physicians, Anesth Analg, 2007;104 :619-623
  17. Victorinox - Outils multifonctions histoires vécues - Le couteau de poche utilisé comme scalpel

Voir aussi

Expertise collective, consensus et recommandation

Sur l'intubation et l'accès aux voies aériennes hors intubation complexe :

En anesthésie :

En réanimation :

En SMUR :

Sur intubation complexe :

Généralités :

Spécificités en SMUR :

Liens externes

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Médias

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