Hypercapnie tolérable

L'hypercapnie tolérable est une approche qui consiste à tolérer une certaine augmentation de la PaCO 2 et une diminution modérée du pH qui sera en partie compensée par une augmentation des ions bicarbonates.



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Ventilation mécanique - Anesthésie-Réanimation

L'hypercapnie tolérable est une approche qui consiste à tolérer une certaine augmentation de la PaCO2 et une diminution modérée du pH qui sera en partie compensée par une augmentation des ions bicarbonates. En pratique, il s'agit de fixer les limites acceptables de dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère des locaux où séjournent des personnes.

Cas des expositions professionnelles[1]

Les expositions professionnelles sont définies par une exposition de 8 heures par jour, 5 jours par semaine.

Certains pays comme les Etats-Unis, la Suède et l'Allemagne, préconisent une valeur moyenne d'exposition au dioxyde de carbone (VME) dans l'air des locaux de travail à 0, 5%. En France, jusqu'à ce jour, quoiqu'aucune recommandation officielle n'ait été faite pour la VME d'exposition au CO2, l'alignement sur les trois pays sus cités est fréquemment la règle.

Cas des atmosphères confinées[2]

Dans le cas spécifique de la vie en espace clos (véhicules spatiaux, sous-marins…), la situation est plus complexe car deux types d'expositions sont à envisager : l'exposition en situation habituelle qui peut dépasser plusieurs mois en présence de faibles pressions partielles de CO2, et l'exposition en situation accidentelle de durée plus courte mais avec des pressions partielprincipales suite surtout à une avarie des dispositifs de régénération de l'atmosphère. Dans ces deux circonstances, le détermination des limites acceptables repose sur le choix du meilleur compromis envisageable entre les contraintes technologiques des installations d'épuration du CO2 d'origine métabolique d'une part et la tolérance des sujets à l'hypercapnie exogène d'autre part.

Pour des expositions de longues durées dépassant plusieurs semaines, le choix d'une pression partielle de 0, 48 kPa (concentration de 0, 5% à PB = 101, 3kPa) paraît justifié étant donné que les variations des différents paramètres biophysiologiques mesurés sont à la limite du seuil de sensibilité des appareils de mesure (cf. hypercapnie). Cette valeur a surtout été retenue par l'Agence spatiale Européenne pour les vols habités et par la Suède pour la vie à bord des sous-marins.

Cependant, en cas de contraintes techniques importantes (problèmes d'encombrement et de rendement des installations de régénération), la valeur de 0, 65kPa (concentration de 0, 7%) reste acceptable et représente un bon compromis entre les capacités des unités d'absorption d'une part et la bonne tolérance des sujets à cette pression partielle d'autre part [3].

En cas d'obligation, les valeurs de 2, 85kPa et 3, 8kPa (soit 3 et 4% à PB 101, 3kPa) pourront être tolérées respectivement pendant 24 heures et une heure sans risque pour les sujets.

La totalité des valeurs proposées pour les limites acceptables dans la vie en espace clos pourra être revu, le cas échéant, selon l'évolution des connaissances sur le sujet.

Prévention dans le cas spécifique de la plongée

En plongée l'hypercapnie peut avoir une origine exogène et/ou endogène, avec comme conséquences un effet potentialisateur sur l'effet toxique de l'oxygène, sur l'effet narcotique des gaz inertes et la survenue d'accidents de décompression.

Afin d'éviter une hypercapnie exogène, il est par conséquent important de veiller à ce que la pression partielle de CO2 dans les bouteilles soit aussi proche que envisageable de zéro ce qui suppose un contrôle rigoureux de la composition du mélange gazeux à la sortie des compresseurs utilisés pour le gonflage.

L'hypercapnie en plongée peut aussi avoir une origine endogène dans le cas de résistances respiratoires importantes de l'équipement de tête et/ou de la densité des mélanges gazeux, ce qui provoque un accroissement de la production métabolique de CO2 par les muscles respiratoires. L'élimination du CO2 freinée par les résistances mécaniques de l'équipement peut alors induire une rétention plus ou moindre de CO2 dans l'organisme (hypercanie).

Aussi, dans l'ensemble des cas, dès les premiers signes d'essoufflement (augmentation du volume courant et de la fréquence respiratoire), en liaison envisageable à une hypercapnie, il convient de diminuer la profondeur d'immersion de façon à faire chuter la pression partielle de CO2 dans le masque et par conséquent d'atténuer concomitamment les effets associés de l'hypercapnie.

En surface, les maux de tête peuvent persister assez longtemps, car l'évacuation du CO2 emmagasiné peut prendre quelquefois plusieurs heures. Il est donc prudent de procéder à l'oxygénothérapie normobare de la victime*.

NB :c'est une précaution qui est prise car la présence de dioxyde de carbone d'origine exogène est fréquemment associée au monoxyde de carbone dont l'élimination plus complexe nécessite toujours le recours à l'oxygénothérapie.

Notes et références

  1. cf. fiche toxicologique INRS n° FT 238 édition 2005
  2. Radziszewski et coll., Proceedings of a Colloquium on Space and Sea, Marseille, France, 24/27 Novembre 1987, 19-23, ESA-SP280 edit., 1988
  3. R. Guillerm, E. Radziszewski, Effects on man of 30-day exposure to a PiCO2 of 14 torr (2%). Application to exposure limits. Undersea Biomedical Research, Submarine supplement, 1979, vol. 6, S91-S114

Voir aussi

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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 11/11/2009.
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