Curare

Le curare est une substance extraite de certaines lianes d'Amazonie, surtout Chondodendron tomentosum et Strychnos toxifera, qui provoque une paralysie des muscles.



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Classe pharmacologique - Élément toxique - Anesthésie-Réanimation

Curare
Général
No CAS 8063-06-7
No EINECS 232-511-1
PubChem 167334
Apparence solide
Propriétés chimiques
Formule brute C37H42Cl2N2O6
Masse molaire 681, 645 gmol-1
C 65, 19 %, H 6, 21 %, Cl 10, 4 %, N 4, 11 %, O 14, 08 %,
Écotoxicologie
DL50 0, 14 mg/kg (souris, i. v. )
0, 5 mg/kg (souris, s. c. )
3, 2 mg/kg (souris, i. p. ) [1]
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Le curare est une substance extraite de certaines lianes d'Amazonie, surtout Chondodendron tomentosum et Strychnos toxifera , qui provoque une paralysie des muscles. Il est utilisé par certains Amérindiens et Aborigènes comme poison pour enduire les flèches.

Historique

C'est au décours d'une expédition en Guyane que Lawrence Keymis mentionna vers 1596 un poison nommé ourari [2]. Au XVIIIe siècle, José Gumilla appela le curare et décrivit ses effets : les sud-Amérindiens en enduisaient les flèches qu'ils lançaient avec une sarbacane pour chasser. Le gibier était empoisonné par paralysie musculaire quelques instants après avoir été touché, ce qui évitait d'effrayer les autres cibles potentielles. La consommation de la viande restait envisageable, le curare n'étant pas actif en cas d'ingestion [3]. C'est Charles Marie de La Condamine qui en rapporta les premiers échantillons connus, en 1745.

Harold Randall Griffith (1894 – 1985) et Enid Johnson utilisent en 1942, l'intocostrin, préparation commerciale à base de Chondodendron tomentosum, pour provoquer un relâchement musculaire lors d'une anesthésie générale[4].

Dès 1943, Oscar Wintersteiner et James Dutcher isolèrent la d-tubocurarine de cette même plante [5].

Pharmacologie

Par extension, un curare sert à désigner un médicament aux propriétés curarisantes, utilisé en anesthésie pour provoquer un relâchement musculaire. Dans ce cas, le patient est sédaté en même temps, fréquemment par un morphinique, car les sensations génèrées par le curare sont particulièrement angoissantes si le patient en est conscient. Les indications pour l'administration d'un curare sont :

Curare dépolarisant

Le seul curare dépolarisant utilisé fréquemment en milieu hospitalier est la succinylcholine (Anectine, Celocurine). Sa fixation aux récepteurs de l'acétylcholine entraîne une dépolarisation prolongée du muscle. Les fasciculations (spasmes musculaires) qu'elle entraîne sont la cause de douleurs musculaires au réveil du patient (courbatures).

Médicament Famille chimique Délai d'action Durée d'action
Suxaméthonium ester 30 à 60 secondes 6 à 11 min

Curare non dépolarisant

C'est le cas de la quasi-totalité des bloqueurs neuromusculaires. Leur fixation aux récepteurs de l'acétylcholine n'entraîne pas de dépolarisation du muscle.

Médicament Famille chimique Délai d'action Durée d'action
Mivacurium benzylisoquinoline 2 à 4 min 15 à 25 min
Rapacuronium aminostéroïde 1 à 2 min 15 à 25 min
Rocuronium aminostéroïde 90 secondes 30 à 40 min
Vécuronium aminostéroïde 3 à 5 min 30 à 40min
Atracurium benzylisoquinoline 3 à 4 min 30 à 40 min
Cisatracurium benzylisoquinoline 4 à 5 min 40 à 60 min
Tubocurarine benzylisoquinoline 100 s > 50 min
Pancuronium aminostéroïde 3 à 5 min > 120 min

Action

Les curares n'agissent que sur les muscles striés squelettiques (biceps, triceps mais pas sur le cœur ou l'estomac). Ils agissent en bloquant les récepteurs d'acétylcholine, ce qui empêche les muscles de se contracter.

Effets indésirables

Les curares sont parmi les substances utilisées en anesthésiologie qui exposent au plus grand risque de réaction allergique grave. La paralysie qu'ils entraînent rend l'assistance respiratoire indispensable, et l'impossibilité de réaliser cette dernière peut entraîner des conséquences dramatiques. L'utilisation de ces médicaments est réservée aux praticiens ayant reçu une formation en anesthésie et en réanimation.

Références

  1. (en) «Curare» sur ChemIDplus, consulté le 26 août 2009
  2. Bisset NG. War and hunting poisons of the New World. Part 1. Notes on the early history of curare. J Ethnopharmacol. 1992;36 :1-26.
  3. Vellard J. Histoire du curare, Gallimard, Paris, 1965.
  4. 1 Griffith HR, Jonhson E. The use of curare in general anesthesia. Anesthesiology 1942; 3 : 418–20.
  5. Wintersteiner, O. ; Dutcher, J. D. Curare Alkaloids from Chondodendron Tomentosum. Science, 1943, 97, 2525, pp. 467-470

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