Anesthésie / Anesthésiant

Le mot anesthésie provient du grec aïsthêsis combiné à l'alpha privatif et du nu euphonique.. L'anesthésie peut viser un membre, une région ou l'organisme entier.



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Anesthésie-Réanimation

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Définitions :

  • perte de conscience et de sensibilité. Fait aussi référence au processus ou aux médicaments utilisés pour produire cet effet.... (source : lapbandcanada)
  • Acte médical consistant à administrer des médicaments qui suppriment ou atténuent la douleur, pour des interventions chirurgicales. L'anesthésie loco-régionale n'insensibilise qu'une certaine zone. (source : vivresanslunettes)

Le mot anesthésie provient du grec aïsthêsis (αισθησις : faculté de percevoir par les sens) combiné à l'alpha (α) privatif et du nu (ν) euphonique.. L'anesthésie peut viser un membre, une région ou l'organisme entier (anesthésie générale). L'anesthésie est la suppression de la douleur. Elle vise à permettre une procédure médicale qui autrement serait trop douloureuse. L'anesthésie loco-régionale est aussi pratiquée dans les cas de douleurs chroniques.

Le domaine de la médecine qui étudie et pratique l'anesthésie est l'anesthésiologie. Cette spécialité médicale est récente, et elle a révolutionné la médecine en donnant la possibilité une chirurgie de qualité.

L'anesthésiste réanimateur en France

L'anesthésiste réanimateur est un médecin spécialiste. Après les 6 années de formation universitaire et après nomination au concours de l'internat, un anesthésiste-réanimateur obtient aujourd'hui sa qualification après dix semestres de stages dans un centre hospitalier universitaire (dont deux semestres obligatoires en anesthésie, deux semestres obligatoires en réanimation et un semestre obligatoire dans une des deux spécialités au choix).

Tout au long de sa carrière, il peut autant travailler au bloc opératoire, dans les services de réanimation, aux urgences, ou au SAMU. À cause de leur maîtrise de gestes techniques spécifiques (infiltrations, pose de cathéters... ), certains anesthésistes réanimateurs choisissent de faire une formation complémentaire pour travailler dans les centres anti-douleur.

Les anesthésistes sont assistés par des infirmiers anesthésistes (IADE) qui exécutent les anesthésies en collaboration avec lui ou seuls mais toujours sous sa responsabilité. Les IADE sont des infirmiers qui, au terme de la formation d'origine d'infirmier (3 ans et demi) suivent sur concours 2 années de spécialisation en anesthésie et réanimation.

L'anesthésie générale est un acte médical dont l'objectif principal est la suspension temporaire et réversible de la conscience et de la sensibilité douloureuse, obtenue avec médicaments administrés par voie intraveineuse et/ou inhalatoire.

À cet objectif essentiel, donnant la possibilité la réalisation sans mémorisation et sans douleur des interventions chirurgicales et de certains examens invasifs, s'associe l'obligation d'une surveillance continue et fréquemment d'un contrôle artificiel (mécanique et/ou pharmacologique) des fonctions vitales : respiration (fréquence respiratoire, volume courant, oxymétrie), hémodynamique (rythme cardiaque, pression artérielle), tonus musculaire. À cause des spécificités de l'approche technique, physiopathologique et pharmacologique du patient anesthésié et de l'impératif de sécurité qui entoure cet acte, la pratique de l'anesthésie générale n'est envisageable en France que sous le contrôle du médecin anesthésiste-réanimateur.

Icône de détail Article détaillé : Anesthésie générale.

L'anesthésie loco-régionale (ALR) a l'avantage de ne pas entraîner de perte de conscience. La respiration et les réflexes de protection des voies aériennes sont maintenus. Quand la chirurgie le permet, les anesthésies d'un membre diminuent les complications reliées à l'anesthésie (le patient est plus vite sur pied)  : c'est par conséquent une technique de choix pour la chirurgie ambulatoire. On l'accompagne le plus fréquemment d'une sédation avec une benzodiazépine ou d'un hypnotique à faible dose. Néanmoins le risque vital global n'est pas différent entre une anesthésie générale et une anesthésie rachidienne (épidurale ou rachianesthésie) sauf pour les césariennes où l'avantage va à l'anesthésie rachidienne (d'où son utilisation dans plus de 95 % des cas).

Cette anesthésie se limite à la région visée et est le plus souvent réalisée par injection d'anesthésiques locaux dans les tissus à anesthésier ou quelquefois par l'application d'une gelée ou crème contenant ceux-ci. C'est généralement cette technique que pratiquent les dentistes. L'anesthésie locale peut être appliquée par le chirurgien lui même. Les normes de sécurité doivent être respectées car les complications allergiques et le choc vagal peuvent survenir.

Icône de détail Article détaillé : anesthésie locale.

Il s'agit de l'anesthésie du territoire alimenté par un nerf ou un groupe de nerfs. On l'obtient en injectant un anesthésique local à proximité du nerf. On peut distinguer les anesthésies régionales axiales (rachianesthésies et anesthésies péridurales), qui permettent une anesthésie du bas du corps et les anesthésies régionales périphériques qui permettent d'agir sur un membre ou un segment de membre.

Les anesthésies axiales : le produit anesthésique est déposé soit à proximité de la moëlle, dans le liquide céphalorachidien (rachianesthésie), soit à proximité des racines nerveuses, au niveau des méninges (péridurale et anesthésie caudale). Quand un cathéter (petit tuyau permettant de injecter des médicaments) est laissé en place, on peut prolonger l'effet de l'anesthésie, et moduler sa puissance (pour faire de l'analgésie, par exemple pour les accouchements). Ces techniques nécessitent par conséquent la réalisation d'une piqûre au niveau du dos. La péridurale peut être réalisée à l'ensemble des étages de la colonne vertébrale. Réalisée au niveau des vertêbres dorsales, elle est spécifiquement utile pour soulager les douleurs après chirurgie thoracique ou chirurgie abdominale haute.

Les anesthésies tronculaires : on peut n'insensibiliser qu'un bras, ou une jambe par exemple. La localisation précise de l'endroit où le produit anesthésique doit être déposé, est réalisée grâce à un stimulateur nerveux. Ce dernier sert à repérer précisément les divers nerfs à bloquer. On peut aussi glisser un cathéter qui permettra d'injecter des anesthésiques locaux pour entretenir l'effet, et éviter les douleurs après l'opération (analgésie post opératoire).

Les anesthésies loco-régionales doivent toujours être réalisées par des médecins spécialistes, constitués à la technique et sachant gèrer les éventuelles complications.

Icône de détail Article détaillé : péridurale.

Icône de détail Article détaillé : Histoire de l'anesthésie.

Suc de pavot, chanvre, mandragore, éponges somnifères ou encore potion opiacée : ces divers élixirs soporifiques, plus ou moins efficaces, ont servi à apaiser la douleur jusqu'en 1842. Ils étaient absorbés par ingestion d'une décoction ou par inhalation de la fumée qu'ils dégagent en brûlant.

En effet, depuis des milliers d'années, arracheurs de dents, barbiers et chirurgiens soignent à grands coups de lames et de pinces le corps humain. À vif ! Pour atténuer le supplice, une seule solution : travailler à toute vitesse, certains réussissant même des amputations en quelques dizaines de secondes ! Au XVIe siècle, le grand chirurgien Ambroise Paré préconise un cocktail d'opium et d'alcool à haute dose et recoud les plaies au lieu de les cautériser par une atroce brûlure au fer rouge. Au cours de la retraite de Russie, Dominique Larrey, le chirurgien de Napoléon constate que le grand froid atténue la douleur des opérés et on gardera longtemps le procédé pour amputer des membres gangrenés.

La véritable évolution se déroule le 31 mars 1842 quand le médecin américain Crawford Long doit pratiquer une intervention superficielle sur un de ses patients ; il a alors l'idée de l'endormir en lui faisant respirer de l'éther. Malheureusement, il ne fait pas part à ses confrères de son innovation, qui tombe dans l'oubli.

Puis, en décembre 1844, le dentiste Horace Wells assiste à une séance scientifique récréative où on observe les effets hilarants du protoxyde d'azote ; il constate qu'un sujet se meurtrit sans ressentir aucune douleur. Le lendemain, il décide de se faire arracher une dent, anesthésié par du protoxyde d'azote. Persuadé de la réussite de la méthode, il part à l'hôpital de Boston pour en faire la démonstration : par la même technique, il procède à l'extraction d'une dent qui se solde par … un échec, et il subit les lazzis des étudiants, qui croient à une supercherie.

Le silence de Long et l'échec de Wells permettront à deux autres médecins de partager, ou plutôt de se disputer la découverte de l'anesthésie par l'éther. Le chimiste Charles Thomas Jackson apporte au chirurgien de l'hôpital de Boston William Morton les indications indispensables à sa préparation ainsi qu'à son administration. Le 30 septembre 1846, Morton enlève une dent à un patient anesthésié avec de l'éther versé sur un mouchoir.

L'éther est utilisé pour la première fois en France, en 1847, tandis qu'un des chirurgiens français les plus connus, Velpeau, avait déclaré, huit ans plus tôt, que la chirurgie sans douleur était inconcevable.

Après l'éther vient le chloroforme : Le physiologiste Pierre Flourens anesthésie des animaux au chloroforme mais c'est James Young Simpson, gynécologue à Edimbourg, qui, après avoir fait un essai sur lui et sur ses assistants, l'utilise régulièrement à partir de 1847. Le chirurgien Gaspard-Léonard Scrive, médecin en chef du corps expéditionnaire français durant la Guerre de Crimée, généralementisa l'usage dans le cadre de la médecine de guerre à cette occasion.

Cependant, l'anesthésie n'est pas uniquement l'élimination de la douleur, c'est aussi un moyen d'inhiber la contraction musculaire. En 1844, Claude Bernard découvre que le curare agit sur la jonction neuromusculaire entraînant une paralysie et une baisse du tonus musculaire ; sous l'effet du curare, les muscles ne fonctionnent plus, deviennent mous, les poumons s'immobilisent. À cause de la paralysie respiratoire, le cerveau et les tissus ne sont plus alimentés en oxygène. Le temps s'écoule et les médecins ne tirent profit de cette observation qu'en 1942 : à cette date, un dérivé purifié, l'intocotrine, extrait des plantes à curare rapportées d'Amazonie en 1938 est introduit en anesthésie.
Si les premières tentatives d'anesthésie intraveineuse semblent dater de 1872, c'est l'utilisation de l'hexobarbital qui donne un coup d'envoi à la méthode en 1932. Un autre barbiturique à action rapide, le thiopental, est utilisé pour la première fois en 1934; actuellement, il est toujours utilisé pour l'anesthésie intraveineuse. On essaiera ensuite divers barbituriques à action rapide, mais aucun ne détrônera le fameux thiopental. Les nouveaux agents anesthésiques intraveineux se multiplient à partir des années 1950.

L'anesthésie par inhalation est l'autre façon d'endormir les patients : pendant près de 100 ans, le chloroforme et l'éther sont les anesthésiques par inhalation. Cependant, le risque de syncope mortelle avec le chloroforme se confirme dès 1848, et on l'abandonne au profit de l'éther, qui cède la place au protoxyde d'azote, toujours utilisé comme analgésique d'appoint. Puis un composé fluoré, l'halothane, est synthétisé : il allait devenir l'anesthésique par inhalation le plus utilisé au monde dans les années 1980. Revenons à Claude Bernard qui, en 1860, propose l'anesthésie combinée associant morphine et chloroforme. Cette association est devenue actuellement celle de l'anesthésie "balancée" où on associe divers anesthésiques, analgésique morphinique et myorelaxant administrés par voie intraveineuse ou par inhalation.

La combinaison de ces diverses molécules minimise les effets secondaires d'une anesthésie, grâce à une diminution des doses nécessaires. Le premier anesthésique local disponible a été la cocaïne. Il fut utilisé en chirurgie oculaire par instillation des 1884. D'autres anesthésiques font leur apparition ; à la fin du siècle, la cocaïne est la première substance utilisée en anesthésie locale.

Cependant sa toxicité stimula la recherche de nouveaux anesthésiques locaux ; la lidocaïne, introduite en 1943 est l'anesthésique local de référence, mais il est de plus en plus supplanté par des molécules plus actives et de moins en moins toxiques.

Au début du XXe siècle, les techniques et les appareillages se peaufinent. Les anesthésies, moins toxiques, peuvent désormais se prolonger, ce qui ouvre le champ à des actes opératoires jusqu'alors impossibles. Après la Seconde Guerre mondiale, l'anesthésie devient une discipline médicale autonome, à laquelle est adjointe la réanimation.

En France, la société savante représentative est depuis 1982 la Société Française d'Anesthésie Réanimation (SFAR)


Dans l'anesthésie moderne, une grande variété de matériel médical est utilisée suivant les besoins et des circonstances, pour une utilisation sur le terrain, des opérations chirurgicales au bloc opératoire ou des soins intensifs en réanimation. Les anesthésistes doivent avoir une connaissance approfondie concernant l'utilisation des différents gaz médicaux, des agents anesthésiques et des appareils de ventilation artificielle. Ils doivent aussi maitriser les systèmes de sécurité, les risques et les limites de chaque équipement.

Les patients traités dans le cadre des anesthésies générales doivent être surveillés en permanence afin d'assurer leur sécurité. Au Royaume-Uni, l'Association des anesthésistes (AAGBI) a établi des lignes directrices pour la surveillance générale et l'anesthésie régionale. Pour la chirurgie mineure, il comprend généralement la surveillance du rythme cardiaque (ECG ou par oxymétrie de pouls), de la saturation en oxygène (par oxymétrie de pouls), de la pression artérielle, des gaz inspirés et expirés (pour l'oxygène, le dioxyde de carbone, l'oxyde nitreux et des agents volatils). Lors d'une chirurgie majeure, la surveillance doit aussi inclure la température, la production d'urine, des mesures invasives de la pression artérielle et la pression veineuse centrale, la pression artérielle pulmonaire, l'activité cérébrale (EEG), la fonction neuromusculaire et du débit cardiaque. En outre, l'environnement de la salle d'opération doit être contrôlée pour la température, l'humidité et l'accumulation de gaz anesthésiques qui pourraient nuire à la santé du personnel de salle d'opération.

Un dossier médical doit être tenu pour retranscrire l'ensemble des événements au cours d'une anesthésie. Il tient le compte détaillé et continu des médicaments, des fluides et des produits sanguins administrés et des procédures engagées, et comprend aussi l'observation des réactions cardiovasculaires, estime la perte de sang, la production d'urine et les données provenant des moniteurs physiologiques. Le dossier d'anesthésie peut être rédigée manuellement sur papier, mais le dossier papier est de plus en plus remplacé par un enregistrement électronique.

L'AIMS (Anesthesia Information Management System) se réfère à tout dispositif d'information donnant la possibilité un enregistrement électronique automatisé des données du patient lors d'un anesthésie.

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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 11/11/2009.
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